Histoire

En trois étapes, bref survol historique

La commune de La Roche-en-Ardenne regroupe, depuis la fusion administrative de 1976, six anciennes entités : Beausaint, Halleux, Hives, Ortho, Samrée et bien entendu La Roche-en-Ardenne. A ces anciennes entités est venu s’adjoindre le village de Cielle, autrefois commune de Marcourt (actuellement Rendeux).

Présence ancienne

La présence humaine sur le territoire est attestée bien avant notre ère. Le site du Cheslé (Bérismenil) est sujet, encore aujourd’hui, à des fouilles archéologiques. Considéré, à raison, comme un des plus importants sites celtiques de notre pays, il est daté dans une fourchette chronologique située entre 850 et 520 avant J.C.


Autre site archéologique majeur de la commune, le site du Cheslin, à Warempage (Ortho). Il servit de refuge aux habitants lors des invasions. Daté de l’époque gallo-romaine (IIIème-IVème siècles), il se visite encore aujourd’hui. D’autres traces d’occupation ont également été mises au jour. Ne citons que la villa romaine de Hives, les traces de sépultures antiques à Beausaint ou encore à la « Vallée des tombes ».

Le château, âge d’or de la ville

L’histoire de La Roche-en-Ardenne se confond étroitement avec celle de son château. Ce dernier, surplombant l’Ourthe, protégeait les nombreux bateliers transitant par la ville, carrefour fluvial et routier de tout temps. Conséquence d’une politique de mariage, La Roche va devenir le chef-lieu d’un important comté, celui du Luxembourg. Le titre de ville, et l’autorisation de s’entourer de murailles, lui sera conféré, en 1331 (vieux style), par Jean l’Aveugle (1296-1346), Roi de Bohême et de Pologne, comte de Luxembourg. L’occupation francaise, sous Louis XIV (1638-1715), à la fin du XVIIème, siècle va complètement transformer la physionomie du château. La Roche est choisie comme base logistique pour les troupes royales allant combattre dans les régions de Liège et d’Aix-la-Chapelle. Dans la ville, on construit d’énormes fours à pains, capables de produire plus de 3 000 rations de pain par jour. Le château, lui, est transformé. Sous la houlette du Sieur de Candau, disciple du célèbre marquis de Vauban (1633-1707), on renforce les murs, on aménage des casemates, on crée une terrasse d’artillerie et on recouvre l’édifice de plusieurs tonnes de terres. Le pourquoi de ces transformations ? Une meilleure résistance aux éléments d’artillerie, devenus rois sur les champs de bataille de l’époque. Suite au traité d’Utrecht (1713), la région passe sous contrôle autrichien. Il est dans un premier temps question de transformer la forteresse en « maison de force ». Le projet avortera. Le château deviendra alors une carrière à ciel ouvert pour la population de la ville. Loin des considérations patrimoniales actuelles, on note à la fin du XIXème siècle, que des Rochois cultivent des légumes dans la cour actuelle de l’édifice. En 1995, une vaste campagne de fouilles, initiée par l’ASBL « Sauvegarde du patrimoine historique rochois » et sa cheville ouvrière, Gilbert Gustin, est lancée. Son but premier : excaver les terres mises en place par les troupes du Roi Soleil. Le service des fouilles de la Région Wallonne lui emboite le pas. Salles, chapelle castrale et objets divers sont mis au jour lors de cette campagne.

1944, une ville martyrisée

La Roche-en-Ardenne est également connue comme ville martyre. Lors de l’offensive des Ardennes, la ville sera rayée de la carte. Par des tirs d’artillerie dans un premier temps puis par des bombardements aériens dans un second temps. Œuvre des troupes alliées qui souhaitaient couper ce nœud de communication aux troupes allemandes. Le bilan est lourd : 116 victimes civiles.

La ville sera libérée définitivement par les troupes britanniques et américaines le 11 janvier 1945. Rapidement, la population, parrainée par les villes de Huy et Ath, se lancera dans la reconstruction de la cité. Moins de quatre ans après la fin du conflit, on assiste déjà à un nombre impressionnant de nuitées dans les auberges rochoises. La Roche-en-Ardenne reconquiert son statut de leader dans le domaine touristique en province de Luxembourg. Leadership qu’elle avait déjà à la fin du XIXème, époque où des pêcheurs, majoritairement anglais, venaient taquiner le saumon dans l’Ourthe.

Aujourd'hui, la commune offre au détour de ses splendides paysages, de nombreuses traces d'un passé commun à toute une région.

"LA ROCHE est le centre d'un panorama splendide qui se grave ineffaçablement dans la mémoire de celui qui a eu le bonheur de le contempler. Jamais je n'ai quitté, qu'avec un sentiment de vif regret, cet endroit charmant favorisé par les dons les plus variés de la nature et où il fait si bon de se délasser."

Le Pasteur Perk